La Nétiquette, ou les chemins électroniques de la politesse

Culture web
Par willy aboulicam
08 juillet 2013
La netiquette

Le savoir-vivre électronique a son histoire et, sur internet comme ailleurs, les bonnes manières ont tendance à se perdre… A moins que leur évolution ne soit que le reflet de celle des usages et des technologies de communication.

Sur Internet, la politesse et le savoir-vivre ont un nom, qui unit en un mot l’éthique, l’étiquette et le réseau, et que les langues de Shakespeare et Molière ont en commun : la nétiquette ! On la définit souvent comme « ensemble des conventions de bienséance régissant le comportement des internautes sur le réseau, notamment lors des échanges dans les forums ou par courrier électronique ».

Comme pour le savoir-vivre, le protocole ou l’étiquette, il existe de nombreux documents plus ou moins officiels détaillant très précisément toutes les prescriptions de cette charte. Les premiers d’entre eux datent des années 1990, car c’est sur les groupes d’Usenet qu’est apparue pour la première fois cette nécessité de transposer sur le monde électronique les règles de bienséances en usage dans le monde réel. Le non-respect de ces règles vous valait alors la qualification de troll. Aujourd’hui, la plupart des fournisseurs d’accès font explicitement référence à la nétiquette dans leurs conditions générales d’utilisation. Elle a dépassé l’univers des newsgroups pour aller mettre un peu d’ordre dans les forums du web 2.0, sur les blogs et même dans les textos ! C’est aussi elle qui dessine la frontière entre spams et messages « désirables ».

Mais pour chacun d’entre nous, qui parfois n’avons même jamais entendu ce mot, la nétiquette n’est ni plus, ni moins que la version électronique de la politesse : un ensemble de règles informelles relevant du bon sens que l’on apprend le plus souvent de manière empirique. Pourtant, il ne fait jamais de mal de (se) rappeler les bonnes manières. C’est pourquoi une lecture détaillée des nombreuses nétiquettes consultables sur la toile est toujours salutaire ! On constate alors que de nombreuses recommandations sont passées très facilement dans l’usage courant.

L’usage des capitales est un exemple de ces règles devenues évidentes pour tous : sur tous les réseaux, elles sont associées à de la véhémence, et sont perçues comme des cris. Les salutations habituelles du langage parlé, la concision, la courtoisie sont également tout naturellement largement respectées.

Mais comme à la lecture d’un vieux manuel de savoir-vivre, certaines prescriptions peuvent faire sourire. Certaines règles de bonne conduite portent en effet la marque l’époque et du contexte dans lesquels elles sont nées. Les machines étaient alors bien moins puissantes qu’aujourd’hui, et il pouvait exister de grandes disparités d’équipement entre les membres d’un même réseau. Ce dernier avait aussi des capacités bien plus faibles qu’aujourd’hui. On évitait donc les messages trop longs, ou trop lourds. Il était ainsi très mal venu de poster des pièces jointes non sollicitées, trop lourdes le plus souvent à lire et encombrant le réseau. Une signature comportant une image était même un sommet d’impolitesse. Les règles de rédaction des débuts étaient tes transpositions de la messagerie physique. En comparaison aux mails et textos d’aujourd’hui, leur lecture peut faire apparaître les premiers internautes comme des gentlemen.

Le temps a passé, les réseaux ont évolué, chacun a sa petite signature en image, les fournisseurs d’accès tentent de limiter le poids toujours plus grand des pièces jointes, les champs « objets » des mails sont souvent ignorés, et le langage idéogrammatico-phonétique des textos s’échappe des téléphones pour se retrouver sur les panneaux publicitaires.

La courtoisie et la politesse sont donc en déclin ? Que neni ! Elles ont évolué avec les machines et les usages. A nous d’écrire, et de respecter, la nétiquette d’aujourd’hui !

Retrouvez-nous sur :
Articles similaires