Il y a dix ans, nous partagions sur notre blog les principes fondateurs de la méthode Agile, qui connaissait alors un essor dans le développement logiciel. Aujourd’hui, l’agilité n’est plus une simple tendance, mais un pilier culturel mis en œuvre dans la gestion de projets pour une majorité d’entreprises du numérique, souvent sous des formes adaptées à leurs contextes. Cela n’empêche pas à d’autre de rester sur des approches hybrides (cycle en V / Scrum-ban).
Cependant, dans un monde où les cycles d’innovation s’accélèrent, où l’intelligence artificielle s’intègre dans les processus et où la flexibilité est devenue une priorité stratégique, que reste-t-il de l’esprit Agile d’origine ?
Comment cette philosophie continue-t-elle de façonner nos projets chez Idéematic ?

1. Comprendre la méthode Agile : une approche centrée sur la collaboration
La méthode Agile est une approche de gestion de projet qui met l’accent sur la collaboration, l’adaptabilité et la livraison rapide de valeur.
Elle s’écarte des modèles rigides en cascade en encourageant une construction progressive, des tests fréquents et une écoute constante des utilisateurs tout au long du projet.
L’esprit Agile s’est cristallisé en 2001 avec la publication du Manifeste Agile, fruit de plusieurs années d’expérimentations dans les approches itératives comme XP ou Scrum :
- Les individus et leurs interactions plus que les processus et les outils
- Un logiciel fonctionnel plus qu’une documentation exhaustive
- La collaboration avec le client plus que la négociation contractuelle
- L’adaptation au changement plus que le suivi d’un plan
Ces valeurs restent au cœur de l’agilité aujourd’hui. Chez Idéematic, chaque projet réussi repose avant tout sur une communication fluide, une vision partagée et un feedback constant entre client et équipe technique.
2. De la méthode à la culture : l’Agile en 2025
Une philosophie d’entreprise
L’approche agile ne se limite plus aux développeurs, mais imprègne l’ensemble de la culture d’entreprise, des dirigeants aux équipes métiers.
C’est une capacité collective à apprendre en faisant des ajustements constants, à s’adapter rapidement et à livrer fréquemment.
Les cycles courts, les revues de sprint et les rétrospectives ne sont plus des rituels techniques : ils deviennent des outils pour aligner la stratégie.
Dans les projets de développement web sur mesure que nous menons chez Idéematic, chaque livraison est l’occasion d’un partage des connaissances : ce qui fonctionne est renforcé, ce qui pose problème est corrigé.
Une pratique ancrée dans les outils du quotidien
Les plateformes collaboratives, comme Jira, GitLab, ClickUp Notion (parmi d’autres outils de gestion et de documentation) sont actuellement les piliers de la transparence et de la réactivité. Grâce à elles, le client peut suivre l’évolution en temps réel et agir rapidement. Cependant, aucun outil ne peut supplanter une culture fondée sur l’engagement et la confiance.
3. Les cadres agiles majeurs utilisés en 2025
Scrum : la méthode de référence
Le Scrum Guide 2020 reste la bible des équipes agiles.
La structure de Scrum est constituée de cycles courts, appelés sprints, qui permettent de livrer à chaque fois un incrément fonctionnel.
Les dernières nouveautés renforcent la cohérence : le Product Goal, les engagements clairs, et la constitution d’une équipe unifiée sans hiérarchie interne.
Idéal pour les projets sur mesure à fort engagement client.
À noter que Scrum ne parle plus officiellement de “rôles” mais de responsabilités, depuis le Scrum Guide 2020.
Pour mieux maitriser la gestion agile, consultez notre approche de gestion de projet web agile.
Kanban : visualiser pour mieux piloter
Le Kanban est un concept issu du Lean Management qui repose sur la visualisation simple et claire du travail, grâce à un tableau divisé en trois colonnes : « À faire », « En cours » et « Terminé ». Cette approche séduit par sa flexibilité et son adaptabilité, ce qui en fait un choix populaire pour les équipes travaillant dans des environnements de maintenance ou d’amélioration continue. Il aide également à identifier rapidement les goulots d’étranglement, à détecter les blocages et à ajuster en conséquence la priorité des tâches.
Bien qu’il semble simple, le Kanban cache une grande puissance stratégique. Il favorise la transparence, renforce l’autonomie des membres de l’équipe et améliore la gestion de la charge de travail. Sa souplesse lui permet d’être appliqué dans :
- la gestion quotidienne des services que pour piloter des processus d’amélioration continue
- l’optimisation de flux
- la gestion de backlog produit.
En pratique, Kanban devient un véritable outil de gouvernance opérationnelle, permettant aux équipes de réagir rapidement face aux imprévus tout en maintenant une vision stable de leur charge de travail, contribuant ainsi à une meilleure performance globale.
SAFe 6.0 : coordonner l’agilité à grande échelle
Le Scaled Agile Framework (SAFe), dont la version 6.0 a été publiée en 2023, est la référence pour déployer l’agilité dans de grandes entreprises comptant plusieurs dizaines, voire des centaines, d’équipes. SAFe facilite donc la collaboration à grande échelle en structurant clairement la hiérarchie des objectifs, du niveau équipe jusqu’au portefeuille stratégique. Cela garantit une cohérence totale entre la vision globale de l’entreprise et son exécution opérationnelle.
SAFe permet une grande autonomie aux équipes locales dans la gestion quotidienne, tout en maintenant un alignement stratégique strict grâce à des mécanismes tels que les Program Increment (PI) et les objectifs partagés. Grâce à SAFe 6.0, les équipes et la direction peuvent facilement synchroniser leurs objectifs communs, souvent renforcés par l’utilisation complémentaire des OKR (Objectives and Key Results), pour mesurer et suivre la création de valeur de manière continue.
Dans un contexte où la transformation numérique nécessite rapidité, coordination et adaptabilité, SAFe apporte un cadre robuste mais évolutif. Cela permet aux grandes entreprises d’innover sans perdre leur capacité à livrer.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel : scaledagileframework.com.
XP et Lean : la recherche de l’excellence technique
L’Extreme Programming (XP) est une méthodologie agile centrée sur l’excellence technique. En mettant l’accent sur des pratiques telles que le pair programming, le développement piloté par les tests (TDD) et l’intégration continue, XP garantit une qualité logicielle élevée et une maintenabilité accrue à long terme. Ces pratiques favorisent la détection précoce des erreurs, réduisent la dette technique et renforcent la collaboration entre les développeurs.
Le Lean Software Development, quant à lui, applique les principes du Lean Management au développement logiciel. Il invite à éliminer systématiquement tout gaspillage, que ce soit des fonctionnalités inutiles, des attentes ou des processus inefficaces. De plus il permet d’optimiser les flux de valeur pour accélérer la livraison tout en maximisant l’impact métier. Cette approche encourage une utilisation raisonnée des ressources techniques et humaines, contribuant ainsi à un développement plus responsable.
Aujourd’hui, de nombreuses pratiques issues d’XP sont intégrées au DevOps, qui prolonge naturellement la philosophie agile.
Dans un contexte où la sobriété numérique est devenue un enjeu majeur, l’alliance des pratiques XP et Lean est un levier essentiel pour concevoir des logiciels durables, performants et évolutifs.
4. L’Agile en 2025 : IA, pilotage par la valeur et durabilité
L’intelligence artificielle, assistant des équipes
Aujourd’hui, l’intelligence artificielle (IA) est devenue un partenaire incontournable pour les équipes agiles. Elle intervient à différents moments clés du développement, notamment en aidant à la création automatisée d’user stories. Grâce à son analyse des échanges, des documents ou des retours clients, l’IA permet de générer un backlog cohérent et clair en un rien de temps.
Bien que les modèles d’IA apportent une aide précieuse à l’estimation, ils complètent,sans remplacer, l’intuition et l’expérience de l’équipe. Dans ce domaine encore expérimental, certaines IA (comme Jira Product Discovery) font des suggestions, mais pas de planification fiable à 100 %.
En matière de qualité, L’IA assiste désormais les développeurs dans la génération de tests unitaires et fonctionnels, mais leur validation humaine reste indispensable.
Pendant les rétrospectives, l’IA démontre sa capacité à analyser les commentaires, à identifier les tendances et les problèmes récurrents, et à proposer des pistes d’amélioration. Cela permet non seulement de gagner du temps, mais aussi de structurer la progression continue.
À noter que si l’IA est outil puissant, elle ne remplace jamais la sensibilité humaine, sa compréhension fine du contexte métier, ni sa capacité à fixer les priorités ou prendre des décisions stratégiques.
L’intelligence artificielle ne remplace pas la collaboration ni l’intelligence collective, elle la complète. En déchargeant les équipes des tâches répétitives et en enrichissant leur perception, elle ouvre la voie à des cycles agiles plus efficaces et plus créatifs.
Cette alliance entre technologie et esprit humain constitue certainement un des atouts majeurs pour faire évoluer l’agilité vers toujours plus d’innovation et de valeur réelle.
Du suivi de la vélocité au pilotage par la valeur
Pendant longtemps, la vitesse de réalisation communément appelée « vélocité » a été l’indicateur principal utilisé dans les projets agiles. En effet, cela permettait de mesurer et ajuster les prévisions. Cependant, cet unique indicateur ne garantissait pas nécessairement l’obtention des résultats escomptés.
Aujourd’hui, les entreprises les plus performantes ne se contentent plus de suivre la vélocité. Elles cherchent à évaluer la valeur réelle créée en se concentrant sur des aspects tels que la satisfaction des utilisateurs, l’adoption des fonctionnalités déployées et l’impact tangible sur les objectifs métriques (réduction des couts, l’amélioration de la qualité ou encore la croissance du chiffre d’affaires).
Pour atteindre ces objectifs et aligner les efforts, l’utilisation de la méthode de gestion par les OKR (Objectives and Key Results) est devenue une pratique courante. En effet, cette méthode permet de définir clairement les objectifs à atteindre et les indicateurs clés de performance associés. Le but reste de faciliter le suivi et l’ajustement des actions en fonction des résultats obtenus. Ce cadre articule ainsi des objectifs ambitieux et des résultats mesurables, tout en garantissant la cohérence entre la stratégie globale et le travail quotidien des équipes.
Grâce à cette approche, les décisions ne s’appuient plus uniquement sur des métriques de production, mais sur une vision plus large qui donne du sens à chaque action et maximise l’impact business. Le passage du suivi de la vélocité au pilotage par la valeur marque ainsi l’évolution naturelle d’une agilité plus mature et tournée vers l’efficacité durable. C’est l’indicateur d’une transformation culturelle : de la productivité à la pertinence.
Vers une agilité responsable
Dans un monde où les questions environnementales et sociales sont au cœur des préoccupations, l’agilité moderne ne peut plus se contenter d’être simplement efficace et rapide. Elle doit maintenant être responsable. La sobriété numérique est devenue un principe fondamental, ce qui signifie concevoir des solutions légères qui consomment peu de ressources et sont accessibles à tous, tout en étant durables.
L’intelligence artificielle joue un rôle crucial dans cette transformation. En effet, les algorithmes d’IA utilisés avec discernement, permettent d’optimiser la consommation d’énergie des systèmes. Que ce soit pendant le développement ou en production. Par exemple, ils peuvent analyser l’utilisation des applications pour proposer des versions adaptées à différents profils d’utilisateurs, évitant ainsi le gaspillage de ressources sur des fonctionnalités inutiles.
L’IA facilite aussi la mise en place de processus de tests et de déploiements automatisés, plus efficaces et économes, limitant les cycles de développement superflus et réduisant ainsi l’empreinte carbone liée aux infrastructures. Ces choix ont un double avantage : ils prolongent la durée de vie utile des applications, évitent la surconsommation technique et matérielle, et contribuent à une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre. Bien utilisée, l’IA peut donc contribuer à une meilleure efficacité énergétique, même si son propre coût computationnel doit être mesuré et optimisé
Au-delà de l’aspect environnemental, une agilité responsable inclut également une réflexion sur l’inclusion numérique, en veillant à ce que les solutions restent accessibles même aux publics les plus éloignés du numérique.
Adopter une agilité durable, c’est donc intégrer dès la conception cette démarche de sobriété et d’efficacité raisonnée, impulsée par la puissance des technologies telles que l’intelligence artificielle, mais toujours au service de l’humain et de la planète.
5. Les bénéfices d’une démarche Agile bien menée
L’adoption stricte de l’approche Agile révolutionne profondément la dynamique d’un projet, allant bien au-delà de simples méthodes de travail. Elle instaure avant tout une relation de confiance durable entre le client et l’équipe technique, fondée sur la transparence et l’échange continu. Cela va grandement faciliter la communication, anticiper les attentes et minimiser les risques de malentendus couteux.
L’Agilité permet également une livraison plus rapide en se concentrant sur les priorités métiers : les fonctionnalités les plus importantes sont développées en premier, assurant ainsi un retour sur investissement optimal et une meilleure adoption par les utilisateurs finaux.
Un autre avantage majeur est la détection précoce des erreurs et obstacles. Les cycles courts favorisent des boucles de rétroaction fréquentes qui permettent de rectifier rapidement les trajectoires. Cela évite les dérives couteuses en temps et en ressources.
La démarche Agile met aussi l’accent sur la mesure continue de la valeur produite. Elle utilise des indicateurs adaptés pour refléter à la fois la satisfaction utilisateur, son usage réel des fonctionnalités et l’impact métier. Cela permet d’orienter les décisions.
Enfin, les rétrospectives régulières représentent un levier puissant d’amélioration continue. Elles incitent les équipes à réfléchir collectivement sur leur mode fonctionnement, à identifier les points d’amélioration et à mettre en œuvre des ajustements concrets. L’objectif est de créer une dynamique d’apprentissage constant.
Cette combinaison de transparence, flexibilité et engagement actif constitue la pierre angulaire d’une productivité pérenne, capable de s’adapter aux aléas et évolutions d’un projet numérique en perpétuel mouvement.
Pour résumer :
L’Agile transforme la dynamique de projet par :
- Un lien de confiance durable entre client et les équipes techniques.
- Une livraison plus rapide ET mieux ciblée.
- La détection précoce des erreurs.
Chez Idéematic, sur nos projets récents, les cycles de validation client ont été réduits de 25 % grâce à la collaboration continue.
Conclusion
Depuis ses débuts il y a vingt ans avec la publication du Manifeste agile, l’agilité n’a rien perdu de sa superbe et de sa pertinence. Elle ne s’est pas transformée en une méthodologie rigide et immuable, mais plutôt en un véritable fondement culturel pour de nombreuses entreprises qui doivent composer avec des environnements complexes, imprévisibles et en constante évolution.
Cette philosophie met toujours l’l’être humain au centre de ses préoccupations : l’écoute active, la collaboration sincère et la capacité d’adaptation demeurent les moteurs clés du succès. Elle favorise l’autonomie et la responsabilisation collective, dans un processus constant d’amélioration.
En 2025, l’agilité a évolué pour inclure une dimension supplémentaire : elle intègre pleinement les avancées de l’intelligence artificielle pour accroitre son efficacité, tout en maintenant l’accent sur la valeur humaine et professionnelle. Elle se veut aussi responsable, en adoptant des principes de sobriété numérique, d’inclusion et de durabilité, réconciliant innovation technologique et respect de l’environnement.
Chez Idéematic, nous sommes convaincus que les projets les plus réussis sont ceux qui naissent d’une écoute sincère, d’une vraie implication partagée entre toutes les parties prenantes, et d’une capacité collective à apprendre et évoluer.
Être agile en 2025, ce n’est pas simplement aller vite. C’est avant tout progresser juste, dans la bonne direction, avec souplesse mais aussi avec un sens profond de la mission.
L’agilité reste plus que jamais un levier clé pour transformer les idées en valeur concrète, au service d’un avenir plus humain et durable.